Idées-forces

Résonances

«Si le seul outil que vous avez est un marteau, vous tendez à voir tout problème comme un clou», affirmait le psychologue humaniste Abraham Maslow. Comme en écho, Albert Einstein renchérissait : «On ne résout pas un problème avec les modes de pensée qui l’ont engendré.» D’où l’importance de notions, concepts et textes pour changer de paradigme, articuler transformation de soi et transformation du monde, nous aider à penser autrement le monde, éclairer les mutations en cours, donner du sens à nos actions, définir des pistes pour sortir du solutionnisme, briser les cadres dans lesquels nous sommes enfermés et tournons en rond, inventer de nouvelles manières d’être, de vivre et d’habiter le monde avec d’autres.

Transversalité

René Barbier: L'Approche Transversale - une conception de la parole en fonction de la pensée chinoise

Le chercheur en Approche Transversale n’hésite pas à l’écouter en lui et chez les autres et à se laisser porter par son flux et son reflux océaniques d’une manière créative et imprévue. Il est l’homme de la métaphore avant d’être l’homme du concept. Il relie ce qui est divisé et distingue ce qui est confondu. Il efface la frontière introuvable entre cerveau gauche et cerveau droit dès qu’il s’agit de comprendre la vie en acte. Il sait prendre place dans l’étoile filante de l’événement et traverser comme un éclair les royaumes endormis de l’institué. Il est le médiateur de la nuit et du jour. Son soleil est un nuage. Son sable ne construit pas de château. Il voyage non pas sur mais dans les images. Il laisse les cisailles du concept à ceux qui ne savent plus sourire du presque rien. Il sait que le blanc concilie toutes les couleurs. Il a découvert dans le noir la source de toute blancheur. Il caresse dans la neige l’échine de l’incendie. Il surprend dans la flamme une eau plus pure que l’émeraude. Il donne ce qui demeure inchangé et accueille ce qui manque à chacun. Il est l’homme requalifié qui unifie dans tout instant amour, mort et création. II est sans projet puisqu’il est la rivière sans rives. Il est sans programme puisqu’il a découvert ce qui n’est pas dans le bleu du ciel. Adossé contre un arbre mort, il est la femme. Proche d’un oiseau qui s’envole, il est l’homme. Dans toutes les fleurs il revoit son enfance. Dans tout enfant il distingue un conteur vieillissant. Comme un aveugle il suit le silence, son chien errant. Son poème n’est pas message mais massage de l’âme. Ses images ne sont pas des tanks mais des lasers ou des bulles d’eau bleue.

On ne revient jamais bruyant d’un poème.
Toute parole poétique porte le losange du mot naissance.
Avec elle nous savons que la source surgit encore à l’embouchure du fleuve.

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